Le Monastère de Santa María la Real est situé dans la ville de Nájera (Logroño), entre les villes de Logroño et Santo Domingo de la Calzada avec sa célèbre légende, sur le Camino de Santiago Français depuis Logroño, ce qui a contribué à son importance culturelle et économique, soutenue par les rois et les nobles de La Rioja et de Navarre. Aujourd’hui, c’est l’un des lieux emblématiques de La Rioja, déclaré Monument Historique Artistique National.
Sous le règne de Don Garcia Sánchez III, roi de Nájera-Pamplona, la légende raconte qu’en 1044, alors qu’il chassait, il pénétra dans une grotte où son faucon s’était réfugié, découvrant à l’intérieur une petite chapelle avec une image de la Vierge, un vase de lys, une lampe et une cloche. C’est pourquoi la Vierge reçut initialement le nom de Santa María de la Cueva.
En conséquence de cet événement, qu’il interpréta comme une apparition divine, il ordonna la construction, à partir de cette grotte, d’un monastère qui fut inauguré en 1052. Pendant le règne de Don Garcia Sánchez, de nombreuses victoires contre les musulmans lui furent attribuées grâce à l’intercession de cette Vierge.
À ses débuts, le Monastère de Santa María la Real fut dirigé par les moines de l’Ordre de Cluny, avant d’être régi par d’autres ordres tels que les Bénédictins et les Franciscains. L’Ordre Bénédictin, qui a pour bastion le Monastère de Samos, est l’un des lieux les plus importants du Camino de Santiago organisé après la cathédrale de Santiago.
Les vestiges les plus anciens de l’Église du Monastère de Santa María la Real sont romanes avec une influence mozarabe.
Le temple actuel a été construit au XVe siècle (1422 – 1453), dans le style gothique, et se compose de trois nefs séparées par 10 colonnes et un transept. Extérieurement, on trouve une imposante église-forteresse, avec ses tours cylindriques et ses hauts murs.
À l’intérieur, aux pieds du Chœur, on peut observer la grotte, origine du monastère, où se trouve l’image de la Vierge de Notre-Dame de la Rose (XIVe siècle); cette image fut transférée dans la grotte, depuis la chapelle de l’Alcazar Royal de Nájera, en 1845.
À côté de la grotte se trouve le Pantheon Royal, où reposent 12 tombeaux de rois de Castille et de Navarre, correspondant à deux dynasties (« les Abarca » ou « Jimena » qui ont régné de 918 à 1076, et celle de Garcia Ramirez qui régna de 1135 à 1234). Les tombeaux que l’on peut y voir ne sont pas les originaux, car il s’agit de cercueils funéraires de style Renaissance du XVIe siècle, avec une décoration sobre.
Du côté droit de la nef centrale se trouve le célèbre Panthéon des Infants, où repose la pièce la plus importante des éléments funéraires du Monastère de Santa María la Real, le tombeau de Doña Blanca Garcés de Navarre, un joyau roman du XIIe siècle, dont il ne reste que le couvercle.
En raison de son intérêt et de son importance, nous mentionnons également le Panthéon des Manrique De Lara (Ducs de Nájera), dont les plus importants sont D. Pedro Manrique III et Juan Esteban Manrique De Lara.
À l’extérieur de l’église, on trouve le Cloître des Chevaliers, un endroit où l’on enterrait généralement des personnages importants de la noblesse, qui, dans la plupart des cas, avaient fait d’importantes contributions économiques au monastère.
Construit au XVIe siècle, il comprend 24 arcs, répartis sur deux niveaux, le niveau inférieur étant le plus important et décoré, dans un style gothique flamboyant avec des détails plateresques. Dans ce cloître, près de l’entrée de l’église et proche de la nef centrale, se trouve le mausolée de Don Diego López de Haro avec sa sculpture gisante du XIIIe siècle et à ses pieds, le sarcophage gothique de son épouse Doña Toda Pérez de Azagra, avec quelques éléments décoratifs Renaissance.
Dans le chœur, on remarque le banc de chœur, de style gothique, réalisé entre 1493 et 1495, étant l’une des meilleures œuvres de l’art espagnol, sous la direction des frères Andrés et Nicolás Amutio. On remarque la sculpture de la chaise abaciale, où est représenté le roi García de Nájera.
Enfin, nous nous concentrons sur le retable du XVIIe siècle, de style baroque, dans lequel se distingue, au centre, l’image romane de Santa María la Real, celle que le roi Don Garcia trouva dans la grotte. Il s’agit d’une image en bois sculpté et polychromé, uniquement sur le devant, où elle tient l’Enfant Jésus sur ses genoux et bénit avec sa main droite.
Après tout ce que nous avons vu, lors de votre voyage sur le Camino de Santiago, vous ne pouvez pas manquer la visite du Monastère de Santa María la Real.
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